POLOGNE - Welcome !
Le trip et les catholiques de Pologne
Nous sommes dans le train, il est 19H, on arrive à Krakow. Après une overdose de trains on est hyper heureux d’arriver !
Au moment de descendre on demande à notre voisine où est l’église la plus proche. Elle est étonnée et nous demande pourquoi !
« On cherche un toit pour cette nuit ! »
« Mais vous ne trouverez jamais dans une église ! Je m’appelle Mery, Je ne suis pas de Krakow mais j’appelle une de mes copines, elle vous hébergera »… Hallucinant ! Elle veut absolument nous aider ! Quel accueil, c’est canon !
A minuit on retrouve donc Marta, l’amie de Mery, la vingtaine, qui nous accueille chez elle pour deux nuits. Les petits déjeuners sont royaux, l’ambiance est canon. Mery, rencontrée dans le train, nous rejoint le lendemain pour dîner ; elles sont catholiques, sont allées à Taizé et ont fait une partie de la route de St Jacques de Compostelle cet été. C’est excellent. On va à la messe ensemble où nous découvrons une église bondée, où tout le monde se met à genoux pour la consécration, où chaque personne communie à la bouche. Selon les chiffres la Pologne est catholique à 90% et cela se ressent. Cependant selon nos amies « chez les jeunes, l’Eglise est souvent vue comme vieillissante et ennuyeuse » et « beaucoup de gens vont à la messe par habitude ».
L’accueil est super, Marta vit dans un appartement où elles dorment à 4 dans une chambre avec ses colocataires car les prix sont très élevés. Et malgré tout elle nous accueille tout le week-end.
Nous en profitons pour visiter Krakow qui est une ville magnifique. La veille ville, le ghetto, les nombreuses églises : nous avons de quoi faire !
Le samedi nous décidons de chercher notre logement pour nos deux derniers jours à Krakow. Après 3h de recherches infructueuses dans le froid, on commence à en avoir sacrément ras le bol ! On se résigne à rentrer bredouille chez nos polonaises pour notre dernière nuit et là, sur la route, une maison avec une croix. On sonne à l’interphone.
« Bonjour, nous sommes français, nous voudrions parler à un prêtre »
On parle quelques minutes avec quelqu’un dans un anglais approximatif en se comprenant mal.
« D’où appelez vous en France ?». Le tram passe dans la rue à ce moment là.
« Mais vous êtes en bas ??? Pardon j’arrive ! »
Excellent ! Brother Francis descend, il est albertin (tiers ordre franciscain). Il nous sert la main, demande nos prénoms, nous fait asseoir : on l’adore ! Nous sommes émerveillés par son accueil. Les frères albertins hébergent 60 sans abris, ont des journées ultra chargées pour les plus démunis et par leur vie de prière, et malgré tout nous sommes accueillis avec une simplicité et une bonté déconcertante. Pas de distinction entre le riche ou le pauvre, le malade ou le bien portant. Nous sommes son hôte et nous ne devons manquer de rien…
Départ pour Warszawa, capitale détruite à 90% pendant la seconde guerre mondiale et reconstruite à l’identique… Totalement hallucinant. On a super froid, et on a la flemme de chercher un logement ! Nous rentrons alors dans notre première église et là : nous rencontrons Sœur Bozena. Elle parle français, nous demande nos prénoms, nous fait asseoir : on l’adore ! Nous sommes une fois de plus émerveillée par l’accueil : son sourire, sa gentillesse. Nous avons l’impression d’être ses enfants. Son regard est rempli de bienveillance à notre égard. C’est incroyable comme ces rencontres nous rendent à chaque fois plus heureux que la veille, alors qu’on pensait être au max !
Nous sommes donc logés 3 nuits dans une suite royale en plein cœur de la ville par les sœurs de St Vincent de Paul. La chambre est nickel, elles ont dû mettre un bon coup de Polish avant qu’on arrive.
Le lendemain nous rencontrons Joanna, catholique, mariée à un non croyant, et mère de 2 enfants. Elle attend des jumeaux pour le mois prochain ! Joanna nous explique les difficultés dans sa vie quotidienne : le fait de prier sans son mari, d’aller seule à la messe avec ses enfants, de ne pas pouvoir échanger sur certains sujets en couple. (cf Vidéo)
Nous rencontrons aussi Katarzyna et son mari. Ils ont 20 ans et se sont mariés il y a trois mois. Ils vivaient ensemble depuis quelques mois et sentaient un réel besoin de se marier ; « nous ne nous sentions pas en Vérité ». Se marier à l’Eglise était pour eux primordial. « C’est une immense liberté : la volonté de Jésus est ce qu’il y a de mieux pour nous, le suivre nous rend libres. » Ils voient une grande différence depuis qu’ils sont mariés : l’Esprit Saint est descendu sur eux et « ça change vraiment tout » !
Vivant modestement, ils n’ont pas fait de fête entre amis le jour de leur mariage. Ils ont seulement reçu le sacrement du mariage. Pour eux c’était la seule chose qui comptait.
A notre question qu’est-ce que l’amour, ils nous répondent que « l’amour est une décision, pas un sentiment qui peut donc s’estomper. L’amour dure toujours, mais il faut travailler dur pour ça. La communication est primordiale pour que ça dure : car si deux personnes cheminent séparément, c’est presque impossible ensuite de revenir ensemble sur le même chemin. ». Le pardon en couple ? « C’est plus qu’important, c’est primordial, obligatoire ! C’est parfois difficile de pardonner. En tant qu’humain par exemple l’adultère est impossible à pardonner mais avec Jésus cela devient possible. »
Le dernier soir nous allons retrouver les paroissiens francophones pour expliquer notre projet et nous sommes hébergés chez les Gléron pour notre dernière nuit. Ils sont adorables, le fromage et le vin passent tellement bien! Le lendemain Olivier nous dépose à notre arrêt de bus, avec du carton et un marqueur : c’est parti pour 10 jours à remonter les pays baltes en stop ! Il fait -5°C ce premier matin, youpi !
Nos photos: ICiiiii
Où en sommes nous : Làààà