VIETNAM & CAMBODGE - Moto, boulot, dodo
A la rencontre des couples bouddhistes et catholiques
A 4h30 du matin, après beaucoup trop d’heures de bus et de train, nous voici arrivés à Hanoi, capitale du Vietnam ! La ville est déjà debout, les magasins ouvrent et les « motorbikes » surgissent de partout. On ne peut pas les louper, il n’y a que ça, dans un doux bazar qui fait peur mais où finalement si on garde Hanoi ouvert sur la circulation, ça passe ! On arrive à trouver la cathédrale où l’on espère croiser un prêtre : il y a la messe qui commence, c’est parfait ! Il est 5h15 et l’église est bien remplie : on touche du doigt la ferveur vietnamienne. On croise le prêtre qui nous fait poireauter un bon moment pour finalement nous annoncer que ne n’est pas possible de nous héberger. On fait cinq églises dans le centre, dont un temple protestant et toujours le même refrain : « Désolé, mais on ne peut pas vous héberger ». L’Eglise Vietnamienne est surveillée par le gouvernement communiste et accueillir des étrangers signifie devoir se justifier et être vu d’un mauvais œil par le pouvoir. L’Eglise est cependant une au Vietnam et entièrement reconnue par le Vatican.
On se résigne à se prendre un petit hôtel (pas cher, pas de fenêtre !) et nous passons cinq jours chez les Viet du Nord. Cinq jours supers où nous apprécions de nous déplacer en moto, de manger les petits plats de rues, de voir les « cafés » qui longent tous les trottoirs. Cinq jours où nous rencontrons le pasteur Paul et sa femme Rebekah avec qui nous discutons longuement sur le couple. Leur vision du couple est totalement liée à Dieu. « Sans Dieu notre couple n’aurait pas survécu ». Elle est Singapourienne, lui est vietnamien ; « malgré notre ressemblance physique nous sommes très différents culturellement, ce qui a été très dur au début de notre mariage, mais le Seigneur nous a sauvé ».
Le Vietnam a développé un planning familial : un couple doit avoir deux enfants. Pas plus. A une époque des mesures assez draconiennes étaient prises : stérilisation de la femme sans demander son avis directement après l’accouchement du deuxième enfant ; pause de stérilets à outrance, avortements encouragés, taxes à payer… Aujourd’hui la situation est a priori moins dure. Les familles peuvent avoir plus de deux enfants mais finalement très peu en ont plus car les frais sont trop importants pour avoir des familles nombreuses en ville. Aujourd’hui la stérilisation est assez courante chez la femme comme Rebekah qui l’a fait (Cf. dossier).
Toujours sur le sujet des naissances, nous rencontrons le gynécologue Pham Xuan Thieu, qui après avoir longuement posé des stérilets et proscris la pilule a décidé de se tourner vers les méthodes naturelles de régulation de naissances. Ce bon vieux docteur qui ne croit pas en Dieu mais se dit « ami des catholiques » nous explique ses raisons. « Je pense que cette méthode est très bien car il n’y a aucun effet négatif sur le corps de la femme. On ne fait qu’améliorer et enrichir ses connaissances sur son propre corps. ». Certaines de ces réponses nous ont totalement déconcertés (cf dossier !). Grâce à ce cher docteur nous rencontrons Hoang Dinh Hai, un autre docteur de 70 ans. Lui est bouddhiste, est marié et a écrit un bouquin « Stress et sagesse bouddhique ». Un interlocuteur parfait qui connaît sa philosophie et nous explique sa perception du bouddhisme et du couple. (cf. dossier).
Après ces journées riches en rencontres pour notre projet, nous décidons de redescendre vers Saigon en passant par la Baie de Lan Ha (copine de Baie d’Halong avec moins de touristes, même si l’on en croise Halongueur de journée) où nous faisons quelques heures sur un petit bateau d’un Vietnamien dans ce paysage magnifique. Puis nous avons la jolie surprise de faire 20h de bus au lieu des 10h annoncées pour descendre à mi chemin entre Hanoi et Saigon ! 20h dans un bus couchette à mensuration vietnamienne, on est content content !! Mais l’arrivée nous réconforte, un petit scooter loué, une plage de rêve. On ne reste qu’une journée, dommage ! Et pour finir en beauté niveau transport : plus de place dans aucun train en couchette pour descendre à Saigon. Nous faisons donc 20h de train sur des banquettes en bois, sans climatisation, avec une quantité de vietnamiens qui dorment dans tous les sens, par terre, dans le couloir…Ca vaut le coup d’œil (même si 5h auraient suffit !!).
Nous arrivons finalement à 6h du matin à Saigon totalement nazes ! Matthieu au milieu de la nuit a craqué et a dormi par terre en boule sur 1m2 !
Duc, un vietnamien (ami d’un chinois rencontré quelques semaines plus tôt !) nous accueille chez lui. Et pour y arriver nous montons chacun sur un taxi moto et nous réalisons que la vitesse et le nombre de scooters ont doublé par rapport à Hanoi : nos motards roulent à fond, tracent tout le monde et malgré les Notre Père récités je me prends un beau scooter sur le côté : plus de peur que de mal. Mon chauffeur se marre, pas moi.
Les journées à Saigon sont un pur bonheur. Duc est génial, il se plie en quatre pour nous faire rencontrer des couples. Chaque soir on part sur sa moto pour rencontrer quelqu’un de nouveau et à chaque fois les rencontres sont très intéressantes (cf. dossier). Le Père Frédéric, père belge missionnaire nous permet aussi de rencontrer une famille, « comme elles étaient avant 1975 » : où, ici, l’oncle fait figure d’autorité et s’occupe de la famille au sens large (Cf. dossier).
Notre séjour dans le sud du Vietnam, nous a fait découvrir des Vietnamiens beaucoup plus chaleureux et accueillants qu’au Nord. Nos amis de Saigon nous expliquent que même pour eux, lorsqu’ils sont dans le Nord ils sont mal vus, on leur fait payer le prix « touristes », et aucun sourire ni gentillesse. Le clivage Nord/Sud date des conflits passés où les Viêt-Cong voulaient récupérer Saigon (devenu Hô Chi Minh city en 1975).
On part ensuite à Kampong Cham au Cambodge, où Thibaut (un de nos fans facebook !) nous avait écrit un mail quelques semaines plus tôt en voyant qu’on passait par là pour nous proposer de venir ! Et on a bien fait ! Thibaut est un chic type qui nous prête sa bécane toute une journée. Nous avons alors pu découvrir les sourires merveilleux des khmers, la beauté de leurs visages et les paysages si différents du Vietnam. En mission ici depuis septembre pour Enfant du Mékong, Thibaut parle khmer et grâce à lui nous avons un bref échange avec un couple bouddhiste converti au catholicisme qui nous donne un regard très beau sur le couple. « Depuis notre conversion, on vit en paix dans notre famille, avec nos enfants…Par l’amour de Jésus on reçoit quelque chose, Dieu reste en nous. Et la bible nous explique comment nous devons être. » On s’arrête ensuite à Siem Reap, où s’élève le fameux temple d’Angkor (Angkor un Must Do) que nous arpentons à bicyclette sur "ce plat pays qui est le mien", comme le disait un célèbre chanteur cambodgien. Puis nous partons pour Bangkok. A nous la Thaïlande !
P.S. : Vos commentaires redondants suppliant à Matthieu de raser sa vilaine barbe, et ses tentatives de la rendre plus acceptables ayant lamentablement échouées, il a décidé en toute logique et non sans émotion de la laisser pousser jusqu’à son retour en France au moins ! Merci de votre compréhension.
Le dossier sur les couples du Vietnam & Cambodge : ICI
Où en sommes-nous : LAAAA
Nos photos : ICIIIIII