CHINE - On avance, on avance, on avance...
Périple de Hong-Kong aux Marches Tibétaines
Hong-Kong… Contraste par rapport aux villes chinoises que nous avons traversées. Un métro, une frontière : on quitte la Chine, un nouveau tampon sur nos passeports ! Et là : des anglais, français, américains, indiens… on entend parler anglais à chaque coin de rue ! Ville financière où plein d’expats vivent ! Du coup naturellement, en frappant au centre catholique en plein centre de HK (ici aucun contrôle de l’Eglise), on nous renvoie à la communauté française. Grâce au père Rémy, nous sommes donc accueillis chez deux familles françaises pour deux fois trois nuits ! Les petits déjeuners à la française, les bons dîners et l’accueil font du bien ! On en profite pour découvrir cette île magnifique et se baigner pour la première fois ! Bonheur !
On rencontre Carol, une hongkongaise, responsable d’Alpha et qui s’occupe entre autre du parcours Alpha couple. Elle nous confirme notre ressenti sur nos trois premières semaines passées en Chine et sur le besoin grandissant de former les parents à l’éducation des enfants (cf.dossier). On rencontre aussi un père MEP (Missions Etrangères de Paris) qui a vécu 20 ans à Hong-Kong et 20 ans en Chine continentale. Il nous permet d’ouvrir notre regard sur la complexité de l’Eglise de Chine. En effet pendant ces trois semaines nous avons rencontré l’Eglise dite officielle c’est à dire contrôlée par le gouvernement chinois. Nous nous rendons compte que la situation n’est pas « les gentils et les méchants » entre l’Eglise officielle et l’Eglise souterraine (l’Eglise qui refuse le contrôle du gouvernement). Certains prêtres et personnes rencontrés de l’Eglise officielle font aussi partis de grands mouvements catholiques internationaux reconnus par le Vatican comme La communauté de l’Emmanuel, ou couple en Christ, ce qui est interdit. De plus désormais la majorité des évêques de l’Egliseofficielle ont été légitimés c’est à dire reconnus par la Vatican. Nous n’avons donc pas ressenti une grosse pression et lors de nos discussions avec ces personnes là, on sentait que, malgré l’existence réelle du contrôle chinois, il n’était pas difficile de pratiquer et de vivre pleinement sa Foi. De plus notre passage dans les deux villages 100% catholiques nous ont sidérés, on ne pensait pas que c’était possible en Chine (cf. article précédent). Le père missionnaire nous ouvre alors sur d’autres réalités : des prêtres et des évêques obligés de participer à des séances programmées par le gouvernement, l’existence de l’Association Patriotique de l’Eglise de Chine (non reconnue par le Vatican), des contrôles réguliers et pas toujours dans les règles de l’art… Et ce sentiment se confirme à notre arrivée dans le Yunnan (province de Chine) une semaine plus tard.
Nous quittons Hong-Kong pour Macao par bateau afin de rester sur les eaux et territoires « indépendants » de la Chine continentale. Nous sommes accueillis par Sœur Brigitte-Marie contactée deux jours plus tôt par email. Cette petite sœur de la communauté des Béatitudes est topissime ! On en profite pour visiter cette ancienne ville portugaise avec ses casinos ultra kitchs. Et c’est reparti pour la Chine continentale où nous pouvons re-rentrer grâce à notre visa double entrée si dur à obtenir en Mongolie ! Direction l’île de Hainan où nous avons décidé de prendre une semaine de break après ces cinq mois de périple ! Une VRAIE semaine de break sur la plage ! Le rêve !
Après 40 heures de train, dont 4h où le train est découpé et mis sur un ferry pour traverser le bras de mer entre l’île de Hainan et la Chine, nous arrivons enfin à Kunming dans le Yunnan ! On montre notre phrase écrite en chinois : Où est l’église catholique. Et là, la magie chinoise opère : on nous montre mille endroits différents à la fois… Après 2h de recherche à pied (et après 40h de train) on craque et on demande à un taxi qui nous emmène… à l’église protestante. Merde ! On nous donne alors une adresse en chinois sur notre petit carnet : apparemment les catholiques louent une salle pour célébrer la messe car l’église à été détruite pour la construction du métro et depuis ils n’ont pas l’autorisation d’en reconstruire une. On commence à comprendre ! Mais une fois arrivés à l’endroit, personne ne connaît. Chercher une salle dans un quartier c’est tout bonnement mission impossible… après 1h on abandonne, épuisé ! On tente alors des mails à nos deux contacts français du coin qui nous confirment la situation ! Il faut être accompagné pour trouver cette salle. Pourtant cette église est l’Eglise officielle. L’évêque est l’un des rares à ne pas être reconnu par le Vatican. Nous dormons donc en auberge de jeunesse et faisons nos visas vietnamiens (en deux minutes top chrono ! tellement facile !).
Nous quittons Kunming pour Shangri’la où un barbu français peut nous accueillir. On s’arrête une nuit dans la touristique vieille ville de Dali où nous sommes hébergés dans l'église magnifique construite en style chinois par des pères missionnaires au XIXème siècle. On repart le lendemain pour 8h de bus et on rencontre la petite communauté française qui vit dans la vieille ville de Shangri’la à 3300 mètres d’altitude (ravissants chalets en bois, mais très touristique). Bonne ambiance, on se marre bien, on papote et à défaut de rencontrer des bouddhistes nous interviewons un couple de jeunes chinois qui nous confirme l’importance des décisions des parents : à 6 mois de grossesse sa mère l’a obligée à avorter car elle ne voulait pas que ce garçon soit le père (pas assez riche). Elle s’est exécutée, « je n’avais pas mon mot à dire » nous explique-t-elle. On rencontre aussi Damien converti à l’athéisme et marié à Ting, une chinoise (cf. dossier).
Notre erreur du Yunnan est de ne pas avoir prévu assez de temps. Et il faut qu’on avance, on ne peut pas tout faire ! Du coup on fait une « boucle » ce que nous n’aimons pas beaucoup car nous enfilons les heures de bus pour avancer. Malgré tout, ça vaut le coup : les paysages sont à couper le souffle, la nouvelle route qui nous amène sur la vallée du Mékong est magique on reste scotché à la vitre pendant les 7h de bus qui nous emmène à Ci-Zhong, un petit village collé au bord du Mékong. Ce petit village a une église, ce qui est rare dans la région ! Après nos deux premiers dimanches sans messe nous sommes contents d’en trouver une. On traverse alors le Mékong, et une fois arrivés au village, aucun sourire et des « Hello » à tout bout de champs. Malheureusement l’endroit est de plus en plus touristique, et nous devons même payer pour être logés à l’église. Première fois que cela nous arrive. L’accueil par le père chinois n’est pas très agréable. Dommage !
Ca y est nous avons quitté la Chine après un mois et demi dans ce pays ! Les raclements de gorges à gogo et crachas qui s’en suivent, les chiottes ouvertes et tapissées de tout ce que vous voulez, la musique à fond nasillarde des bus ne vont pas nous manquer !! Mais nous avons énormément apprécié ce pays, l’accueil des chinois, leurs sourires, les paysages, la vie dans les trains… A nous l’Asie du Sud-Est, que nous allons traverser assez rapidement du Vietnam jusqu’à la Malaisie en espérant croiser sur notre route des couples bilingues (ce qui s’avère de plus en plus compliqué) !
Concernant nos rencontres avec les couples bouddhistes, cela n’a pas été évident. Nous avons entendu exactement le même refrain depuis la Mongolie jusqu’au Yunnan : « très difficile de vous faire rencontrer de vrais bouddhistes, beaucoup le sont seulement par superstition mais rien de plus… ». La Chine est donc un mélange entre le confucianisme, le taôisme et le bouddhisme (comme nous l’avons vu dans le post précédent) et seulement 10% des chinois se disent croyants. Malgré tout, les témoignages des bouddhistes, catholiques et athées recueillis pendant ce périple chinois valent le détour : cf dossier !
Nos photos c'est ICI
Où on en est c'est LA
Notre Dossier sur les couples chinois c'est ici et là