NEPAL - Vraiment, ce pays népalais !
A la rencontre de couples hindous et catholiques.
En 4h d’avion nous voici au Népal, un record ! Ah la prouesse technologique! D’ailleurs dès qu’on sort de l’avion s’établit un vrai changement de décor. Katmandou n’a rien à voir avec l’Asie du Sud Est : les visages, les tenues, les couleurs, la pollution et le bazar ambiant nous sautent aux yeux !
Nous avions envoyé un mail à l’évêque pour anticiper notre arrivée : y’a pas à dire c’est agréable d’être attendu quelque part ! Father Robin, le curé de la cathédrale nous prête une chambre et c’est parti pour 10 jours à la capitale. Une fois le côté administratif fait pour les visas indiens, nous nous mettons à rencontrer du beau monde. Couples For Christ est désormais notre porte d’entrée : c’est parfait ils sont pile poile dans notre sujet ! On rencontre alors Sujata et Gyan – couple catholique – qui nous permettent de rentrer dans l’ambiance népalaise. Ici les mariages sont encore très arrangés comme nous l’explique Sujata : « Nous nous sommes connus de manière « arrangée », Gyan a vu une photo de moi, j’étais l’amie de la femme de son cousin, on s’est rencontrés puis on s’est aimés et on a décidé de se marier ». La place de la famille est très forte au Népal, comme nous l’avons vu dans les pays d’Asie que nous avons traversés. Beaucoup de couples vivent avec leurs parents, leur frère et leurs enfants. Et pour Sujata c’est une bénédiction : « Le fait de vivre avec mes beaux-parents m’a beaucoup aidé à me contrôler, à éviter de dire n’importe quoi à Gyan ou de vouloir dormir séparément lorsqu’il y avait des tensions. Beaucoup de jeunes ne veulent pas cela mais pour moi ça a été une bénédiction ». (cf. dossier). Les choses changent avec la vision de l’occident qui tend à s’établir de plus en plus dans ces pays.
Nous rencontrons également des couples mixtes catholique/hindou et leurs témoignages nous surprennent. Nous rencontrons Caroline, catholique et Chirendra son mari. Chirendra s’est converti au catholicisme après avoir rencontré Mère Theresa à Calcutta. Il nous explique que ses parents (qui sont brâhmanes - la plus haute caste Hindou) voient les catholiques comme des « mangeurs de vaches » (animal sacré pour les Hindous) ! « Mes parents n’ont pas compris au début, ils pensaient que les chrétiens faisaient la fête, mangeaient des gâteaux, buvaient… et qu’ils n’avaient aucune règle, tandis que chez les hindous il y a de nombreuses règles », nous dit Chirendra. Ce n’est pas la vision que nous donnons en France ! Caroline, la femme de Chirendra, ne faisant pas partie de la même caste que son mari n’a pas le droit de faire certaines choses : « les castes plus élevées n’ont pas le droit de manger de la nourriture préparée par les castes inférieures. Par exemple mes parents ne mangent pas certaines choses que prépare Caroline, ma femme, comme le riz » (cf. dossier).
Jyoti et Rabindra sont un couple mixte. Rabindra est brâhmane et Jyoti est catholique et de caste inférieure. Pour les parents de Rabindra, le fait que leur fils se marie à une fille d’une caste plus basse a été un problème, alors ils ont caché qu’elle était chrétienne et ils se sont mariés à l’église sans leur dire. Jyoti nous raconte : « Avant nous habitions avec toute la famille de Rabindra, ses parents, ses oncles et tantes… Durant notre première année de mariage il fallait que j’aille chaque matin au réveil me prosterner devant chacun des membres de sa famille dans un ordre très précis qu’il ne fallait surtout pas changer : d’abord son père, puis sa mère, puis son oncle… Parfois je devais attendre un bon moment pour me prosterner devant l’un et je n’avais pas le droit de sauter son tour donc c’était très long ! Je n’ai jamais arrêté de le faire avec mon mari par contre ». (NDLR : front sur les pieds - cf. dossier)
Les règles Hindous sont très nombreuses et nous semblent surtout importantes pour la femme (règles concernant la cuisine, les menstruations, le respect vis à vis de son époux, le veuvage… voir dossier).
Ces rencontres sont passionnantes et nous permettent de commencer à comprendre la vie de couple dans l’Hindouisme. Nous espérons en savoir plus en Inde.
A Katmandou nous rencontrons aussi chaque jour la jeune église catholique (arrivée en 1950 avec les Jésuites). Des prêtres indiens à la pelle, des petites sœurs de différentes communautés et aussi Brother Zeno dont nous garderons un merveilleux souvenir pour son accueil. Brother Zeno a créé la congrégation des Poor Servants of Jesus the Master (PSJM), il s’occupe avec deux autres frères de 5 jeunes garçons qu’ils accueillent comme des enfants dans leur maison. Ses saints patrons sont St François d’Assise et Mère Theresa.
Une fois nos visas indiens en poche, nous partons à Pokhara en bus avec Sujata, d’autres membres de Couples For Christ et Marine (une volontaire suisse). 9h de bus pour 200km, on adore… Pokhara est LA ville touristique du Népal et l’on comprend pourquoi : beaucoup plus propre et surtout un lac avec une vue imprenable sur l’Himalaya (mais on n’a pas de Pokhara notre arrivée il fait mauvais)… L’église Sainte Anne nous prête une chambre sur les toits : on est pénard, on a les toits du monde en face de nous ! Ce sont trois jésuites qui habitent ici et ils sont adorables. Au programme : bâtir notre couple sur du roc en partant une semaine trekker dans l’Himalaya ! On n’est pas équipé, pas grave on a trop envie de partir ! Trois jours pour arriver au camp de base de l’Annapurna à 4130m d’altitude. L’Annapurna I – 8091m – s’est découvert petit à petit à notre arrivée sur le camp de base. MAGIQUE ! Le circuit est touristique, rien à voir avec notre randonnée en Mongolie : ici il faut payer 40$ chacun pour avoir deux permis (que seuls les gentils touristes payent évidemment) et des lodges avec des restaurants ponctuent régulièrement la route. Mais on est bien contents, on en profite : pas de nourriture à porter et dormir sur du moelleux le soir c’est si bon ! On croise des porteurs avec 80 kilos de cocas sur le dos pour abreuver les petits touristes sur la route… Les porteurs sont en tongs, en fait nous sommes bien équipés ! (cf photos !)
Et voilà, 3 semaines au Népal qui se sont écoulées… Du bonheur ! Les népalais nous disent « Restez ! Everest encore plein de choses à voir ici ! » Mais non, demain on part pour l’Inde où l’on risque de passer 2-3 jours dans les bus et trains pour atteindre Calcutta, on a déjà hâte d’arriver !!
Notre DOSSIER sur le NEPAL: PAR LAAAA
Nos photos (our pictures) : LAAAAAAA
Où en sommes-nous: ICIIIIIIIIIII