PAYS BALTES - Les petits pouceux
Lituanie, Lettonie et Estonie en stop.
Le premier jour de stop est génial. Nous sommes à Varsovie. Objectif : Vilnius en Lituanie.
Il fait -5°C mais on est pris tout de suite par une première voiture, juste le temps de mettre notre panneau. Puis un camion nous embarque et fait le relai avec sa Cibi pour nous trouver un autre conducteur ! Il nous dépose alors sur le côté d’une route où une voiture nous attend. On ne comprend rien, le type ne parle pas, il trace. 30 minutes plus tard, il nous dépose à un super « spot » (spot = emplacement génial pour les pouceux – du passage, de la visibilité, une zone d’arrêt pour les voitures) !
Puis on remet notre panneau LITWA et en 5 min, un camionneur s’arrête : il va à Vilnius ! C’est parti pour 6H de camion avec Linus. Il bredouille quelques mots d’anglais qui suffisent à se faire comprendre. Au bout d’un moment, il nous sort un petit shot et une bouteille de plastique cachée derrière son fauteuil…
« Do you like vodka ? »
« Yes ! » En vrai on déteste mais c’est plus marrant de dire oui, et le pire c’est qu’elle est bonne cette vodka faite maison à 60° !
La pause déjeuner est top : Linus nous sort sa petite table, son réchaud, du poulet ! Il est adorable ! On lui dit qu’on adore la bière et qu’on va devoir tester celle de la Lituanie ; une heure après, il s’arrête et nous offre deux bouteilles ! Il fait même une pause pour nous faire marcher sur un lac gelé. Il est chou ce camionneur !
On se retrouve dans la grande rue de Vilnius il est 19h et on exulte de joie de ce trajet ! 10h qu’on est parti, on est naze, et là, première église : une petite porte est ouverte sur une cour où l’on voit une pièce allumée. Deux prêtres se changent après la messe : on toque à la vitre. « Hello we are two french…(bref le speech habituel) »
« No speak english, lithuanian or french ! »
Allez va pour le français ! Nous sommes chez des dominicains et notre hôte lithuanien nous amène à Frère Marc-Antoine. Il est français et est à Vilnius depuis quelques mois.
« Mais vous êtes rentrés comment ? »
« Ben par la porte de derrière »
« Mais laquelle ? Ah mais normalement celle-ci est toujours fermée ! »
Bref tout ça pour dire que c’est la journée de la Providence (équivalent catholique de la bonne étoile en un peu plus spirituel). On reste deux nuits chez eux, on se marre avec Fr. Marc-Antoine, on visite Vilnius qui est magnifique.
Et c’est reparti pour Riga en Lettonie. On est pris en deux secondes par un type de 30 ans qui nous trouve totalement tarés de faire du stop en plein hiver (il fait -8°). Il nous recommande d’être prudent, beaucoup de gens sont fous, il peut nous arriver n’importe quoi, soyez prudent, soyez prudent, soyez prudent. OK ! On a compris ! Et là : il nous dépose sur le bord de l’autoroute… Heu… On commence à flipper un peu, les voitures roulent à 130 km/h. Finalement, pas même le temps de prendre une photo avec le panneau Autoroute et notre panneau Riga (qui aurait pu être pas mal) qu’une voiture s’arrête, fait 100m en marche arrière, et n’est pas choquée de nous prendre là. On n’a pas les mêmes références niveau sécurité ! Il est soldat, il fait du 150 km/h : on arrive plus tôt que les prévisions de google maps !
L’arrivée à Riga est magique : temps magnifique, le fleuve est gelé, des pêcheurs sont au milieu assis sur leur tabouret ! On arrive à la cathédrale catholique et un vieux bonhomme à la tête sympathique nous prend sous son aile : on passe l’après midi avec lui à se balader, à visiter la fac de Riga où il est prof de Maths. Il appelle sa filleule spécialiste du couple : elle n’est pas disponible alors son mari, Dainis, vient et on passe la fin d’après midi avec lui à visiter la ville (magnifique encore une fois - cf photo). Puis il nous amène chez les petites sœurs Servante de l’Immaculée Conception où une chambre avec le lit fait nous attend… Le lendemain on passe la journée avec la famille lettonne. On part se promener au bord de la mer baltique et là c’est le choc : la mer est gelée sur 500 mètres voire plus. On marche sur l’eau, on n’en revient pas, c’est magnifique.
Dainis et Baiba sont catholiques, ont 5 garçons, et ont changé leur mode de vie. Ils étaient tous les deux dans la finance et désormais Dainis monte une entreprise pour promouvoir les méthodes de régulations naturelles des naissances. La régulation naturelle des naissances se fait par l’observation du cycle féminin. Le fait d’observer le cycle de la femme permet de savoir à quel moment la femme est féconde ou inféconde. La vie sexuelle peut donc être « rythmée » selon ces périodes : soit pour favoriser soit pour éviter une grossesse. « La contraception n’est pas une alternative, car elle empêche le don de soi. Que ce soit par l’utilisation de la pilule ou du préservatif ». « Les méthodes naturelles sont totalement fiables et permettent de se donner pleinement et de recevoir l’autre pleinement. L’homme et la femme se respectent totalement : ils respectent leur fécondité. Celle de l’homme qui est constante et celle de la femme qui varie selon son cycle. » « Faire des efforts (moments d’abstinence sexuelle) fait grandir le couple. Une recherche a d’ailleurs montré que - avec le temps - les personnes utilisant des contraceptifs ont moins de relations sexuelles ! »
Leur vision de la pilule est très claire : « la fertilité chez la femme est un signe de bonne santé, donc la pilule rend malade : elle rend infertile. La pilule crée un changement hormonal très important pour la femme. Il y a d’ailleurs des effets secondaires très importants. Certains sont courants et sans grandes incidences (maux de tête, baisse de la libido, changements d’humeur) et d’autres plus rares peuvent être fatals comme c’est indiqué dans la notice : dépression, crise cardiaque, AVC, problèmes de peau, aveuglement momentané… Ce sont des cas très rares mais possibles, c’est un peu comme jouer à la roulette russe ! ». Ils appuient sur le fait que « cela doit être un choix du couple, un choix à deux ». Il ne s’agit en aucun cas de convaincre des couples. Cependant ils souhaitent informer et proposer une autre alternative.
On quitte Riga pour pour Tallinn. Il est 9h30, il fait -10°C, le vent nous glace et on attend 3h pour qu’un camion s’arrête enfin ! C’était long mais notre camionneur va directement à Tallinn, ouf on est sûr d’arriver ! En arrivant à 16h30 sans aucun arrêt, on est en hypoglycémie, mais on est à Tallinn !
On cherche l’église catholique, il n’y en a qu’une : St Pierre et St Paul. Frère Wojcech est dominicain, il connaît frère Marc-Antoine : alors on est accueilli pour quatre nuits ! Il est excellent, c’est un personnage ! Il est polonais, et est à Tallinn depuis plus de deux ans. Ils sont seulement deux dominicains à vivre dans le monastère. L’Estonie est très athée, 3% de catholiques, seulement 13 prêtres pour tout le pays (1,3 millions d’habitants) et uniquement 2 sont estoniens. L’Evêque de Tallinn est même français.
Nous passons de supers moments à discuter avec Fr. Wojcech. Il est drôle, parle tout le temps, mange très peu et plane parfois totalement ! Les laudes et les vêpres (en latin et rite ancien) dans une chapelle d’un autre temps, rythment nos journées.
La ville est magnifique, préservée pendant des siècles. Le monastère où nous logeons, collé aux remparts, est glacial, mais superbe !
Et c’est parti pour St Petersburg en bus. Nos dominicains de Tallinn nous ont quasi assuré qu’on ne passera pas la frontière sans payer un bakchich voire pire ne pas passer… On serre les fesses.
Nos photos ? C'est ici pardi
Où nous en sommes ? C'est là bien sûr
(Au fait, pour laisser un commentaire, il faut s'inscrire sur le site de La Vie !)
Lituanie, Lettonie et Estonie en stop.
Le premier jour de stop est génial. Nous sommes à Varsovie. Objectif : Vilnius en Lituanie.
Il fait -5°C mais on est pris tout de suite par une première voiture, juste le temps de mettre notre panneau. Puis un camion nous embarque et fait le relai avec sa Cibi pour nous trouver un autre conducteur ! Il nous dépose alors sur le côté d’une route où une voiture nous attend. On ne comprend rien, le type ne parle pas, il trace. 30 minutes plus tard, il nous dépose à un super « spot » (spot = emplacement génial pour les pouceux – du passage, de la visibilité, une zone d’arrêt pour les voitures) !
Puis on remet notre panneau LITWA et en 5 min, un camionneur s’arrête : il va à Vilnius ! C’est parti pour 6H de camion avec Linus. Il bredouille quelques mots d’anglais qui suffisent à se faire comprendre. Au bout d’un moment, il nous sort un petit shot et une bouteille de plastique cachée derrière son fauteuil…
« Do you like vodka ? »
« Yes ! » En vrai on déteste mais c’est plus marrant de dire oui, et le pire c’est qu’elle est bonne cette vodka faite maison à 60° !
La pause déjeuner est top : Linus nous sort sa petite table, son réchaud, du poulet ! Il est adorable ! On lui dit qu’on adore la bière et qu’on va devoir tester celle de la Lituanie ; une heure après, il s’arrête et nous offre deux bouteilles ! Il fait même une pause pour nous faire marcher sur un lac gelé. Il est chou ce camionneur !
On se retrouve dans la grande rue de Vilnius il est 19h et on exulte de joie de ce trajet ! 10h qu’on est parti, on est naze, et là, première église : une petite porte est ouverte sur une cour où l’on voit une pièce allumée. Deux prêtres se changent après la messe : on toque à la vitre. « Hello we are two french…(bref le speech habituel) »
« No speak english, lithuanian or french ! »
Allez va pour le français ! Nous sommes chez des dominicains et notre hôte lithuanien nous amène à Frère Marc-Antoine. Il est français et est à Vilnius depuis quelques mois.
« Mais vous êtes rentrés comment ? »
« Ben par la porte de derrière »
« Mais laquelle ? Ah mais normalement celle-ci est toujours fermée ! »
Bref tout ça pour dire que c’est la journée de la Providence (équivalent catholique de la bonne étoile en un peu plus spirituel). On reste deux nuits chez eux, on se marre avec Fr. Marc-Antoine, on visite Vilnius qui est magnifique.
Et c’est reparti pour Riga en Lettonie. On est pris en deux secondes par un type de 30 ans qui nous trouve totalement tarés de faire du stop en plein hiver (il fait -8°). Il nous recommande d’être prudent, beaucoup de gens sont fous, il peut nous arriver n’importe quoi, soyez prudent, soyez prudent, soyez prudent. OK ! On a compris ! Et là : il nous dépose sur le bord de l’autoroute… Heu… On commence à flipper un peu, les voitures roulent à 130 km/h. Finalement, pas même le temps de prendre une photo avec le panneau Autoroute et notre panneau Riga (qui aurait pu être pas mal) qu’une voiture s’arrête, fait 100m en marche arrière, et n’est pas choquée de nous prendre là. On n’a pas les mêmes références niveau sécurité ! Il est soldat, il fait du 150 km/h : on arrive plus tôt que les prévisions de google maps !
L’arrivée à Riga est magique : temps magnifique, le fleuve est gelé, des pêcheurs sont au milieu assis sur leur tabouret ! On arrive à la cathédrale catholique et un vieux bonhomme à la tête sympathique nous prend sous son aile : on passe l’après midi avec lui à se balader, à visiter la fac de Riga où il est prof de Maths. Il appelle sa filleule spécialiste du couple : elle n’est pas disponible alors son mari, Dainis, vient et on passe la fin d’après midi avec lui à visiter la ville (magnifique encore une fois - cf photo). Puis il nous amène chez les petites sœurs Servante de l’Immaculée Conception où une chambre avec le lit fait nous attend… Le lendemain on passe la journée avec la famille lettonne. On part se promener au bord de la mer baltique et là c’est le choc : la mer est gelée sur 500 mètres voire plus. On marche sur l’eau, on n’en revient pas, c’est magnifique.
Dainis et Baiba sont catholiques, ont 5 garçons, et ont changé leur mode de vie. Ils étaient tous les deux dans la finance et désormais Dainis monte une entreprise pour promouvoir les méthodes de régulations naturelles des naissances. La régulation naturelle des naissances se fait par l’observation du cycle féminin. Le fait d’observer le cycle de la femme permet de savoir à quel moment la femme est féconde ou inféconde. La vie sexuelle peut donc être « rythmée » selon ces périodes : soit pour favoriser soit pour éviter une grossesse. « La contraception n’est pas une alternative, car elle empêche le don de soi. Que ce soit par l’utilisation de la pilule ou du préservatif ». « Les méthodes naturelles sont totalement fiables et permettent de se donner pleinement et de recevoir l’autre pleinement. L’homme et la femme se respectent totalement : ils respectent leur fécondité. Celle de l’homme qui est constante et celle de la femme qui varie selon son cycle. » « Faire des efforts (moments d’abstinence sexuelle) fait grandir le couple. Une recherche a d’ailleurs montré que - avec le temps - les personnes utilisant des contraceptifs ont moins de relations sexuelles ! »
Leur vision de la pilule est très claire : « la fertilité chez la femme est un signe de bonne santé, donc la pilule rend malade : elle rend infertile. La pilule crée un changement hormonal très important pour la femme. Il y a d’ailleurs des effets secondaires très importants. Certains sont courants et sans grandes incidences (maux de tête, baisse de la libido, changements d’humeur) et d’autres plus rares peuvent être fatals comme c’est indiqué dans la notice : dépression, crise cardiaque, AVC, problèmes de peau, aveuglement momentané… Ce sont des cas très rares mais possibles, c’est un peu comme jouer à la roulette russe ! ». Ils appuient sur le fait que « cela doit être un choix du couple, un choix à deux ». Il ne s’agit en aucun cas de convaincre des couples. Cependant ils souhaitent informer et proposer une autre alternative.
On quitte Riga pour pour Tallinn. Il est 9h30, il fait -10°C, le vent nous glace et on attend 3h pour qu’un camion s’arrête enfin ! C’était long mais notre camionneur va directement à Tallinn, ouf on est sûr d’arriver ! En arrivant à 16h30 sans aucun arrêt, on est en hypoglycémie, mais on est à Tallinn !
On cherche l’église catholique, il n’y en a qu’une : St Pierre et St Paul. Frère Wojcech est dominicain, il connaît frère Marc-Antoine : alors on est accueilli pour quatre nuits ! Il est excellent, c’est un personnage ! Il est polonais, et est à Tallinn depuis plus de deux ans. Ils sont seulement deux dominicains à vivre dans le monastère. L’Estonie est très athée, 3% de catholiques, seulement 13 prêtres pour tout le pays (1,3 millions d’habitants) et uniquement 2 sont estoniens. L’Evêque de Tallinn est même français.
Nous passons de supers moments à discuter avec Fr. Wojcech. Il est drôle, parle tout le temps, mange très peu et plane parfois totalement ! Les laudes et les vêpres (en latin et rite ancien) dans une chapelle d’un autre temps, rythment nos journées.
La ville est magnifique, préservée pendant des siècles. Le monastère où nous logeons, collé aux remparts, est glacial, mais superbe !
Et c’est parti pour St Petersburg en bus. Nos dominicains de Tallinn nous ont quasi assuré qu’on ne passera pas la frontière sans payer un bakchich voire pire ne pas passer… On serre les fesses.
Nos photos ? C'est ici pardi
Où nous en sommes ? C'est là bien sûr
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